Qu'est-ce qu'une Scop ?
Publié le 10 février 2016
Les-Tilleuls.coop, c’est un studio de développement au statut de Scop (Société Coopérative et Participative). Derrière ces quatre lettres se cache une vision alternative de la société et de l’entreprise dans laquelle l’humain est placé au coeur du projet. Depuis leur apparition au début du XIXème siècle sous la forme d’Associations Ouvrières de Production (AOP), les coopératives n’ont de cesse de fleurir dans tous les secteurs d’activité, du BTP à l’informatique en passant par l’éducation. En France, on dénombre pas moins de 2222 Scop. Elles emploient 47 500 salariés, générant plus de 4,4 milliards d’euros de chiffre d’affaire par an. Zoom sur un modèle en plein essor.
Comment fonctionne une Scop ?
Si l’aventure coopérative séduit chaque année davantage de porteurs de projets, c’est qu’en tant que structure de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS), elle est basée sur un mode de fonctionnement innovant conjuguant gestion démocratique et justice sociale.
Les Sociétés Coopératives et Participatives peuvent être de forme SA, SARL ou SAS. Par rapport aux entreprises classiques, elles ont cependant une particularité de taille : elles appartiennent à leurs salariés qui ont également le statut d’associé. Ceux-ci détiennent au minimum 51% du capital de la structure et 65 % des droits de vote. En d’autres termes, ils sont leurs propres patrons ! Au lieu d’être centralisé entre les mains d’un seul et unique individu, le pouvoir décisionnel est donc divisé de manière horizontale dans une logique démocratique. Ainsi, les décisions stratégiques comme l’élection du dirigeant sont votées en Assemblée Générale selon le principe une personne = une voix - et ce, quel que soit le montant du capital investi par chacun. C’est la notion d’autogestion, une solution porteuse de sens qui fait de l’entreprise un véritable projet collectif dans lequel chacun est pleinement impliqué. Chez Les-Tilleuls.coop, nous nous efforçons de l’appliquer au quotidien.
Ce principe égalitaire s’applique également sur le plan financier puisque l’écart entre les salaires est limité - le ratio se situe généralement entre 1 et 3, mais il peut varier d’une Scop à l’autre. Les bénéfices dégagés sont quant à eux redistribués équitablement entre les salariés sous forme de participation à hauteur de 25 % minimum (40 % en pratique). Le reste est consacré aux réserves impartageables de l’entreprise (16 % minimum pour 49 % en pratique et 5% dans les entreprises traditionnelles) et affecté aux associés (33 % maximum pour 11 % en pratique). Cette répartition vise à valoriser l’humain sur le capital en récompensant les efforts fournis par les coopérateurs à leur juste valeur. Elle permet également de favoriser la longévité de l’entreprise et, surtout, de ses emplois. Et ça marche : à trois ans, les Scop ont un taux de pérennité supérieur aux sociétés classiques avec 76 % contre 71 % d’après l’INSEE. À cinq ans, cet écart se creuse encore davantage avec 64 % contre 50 % !
Les Scop en quelques chiffres
Chaque année, environ 277 nouvelles coopératives sont créées, dont 64 % ex-nihilo (à partir de rien), générant 1500 postes supplémentaires. Elles emploient en moyenne 21 salariés, un chiffre qui oscille dans les faits entre 2 et 2000. Si tous les secteurs sont concernés, le plus actif reste celui des services qui totalise 46 % des Scop, suivi (de loin) par la construction avec 18% puis de l’industrie avec 14 %. D’un point de vue financier, 77 % des Scop sont bénéficiaires. Une belle santé en ces temps de crise.
Un modèle qui séduit
Dans l’Hexagone, les exemples de Scop de toutes tailles et de tous horizons ne manquent pas. Le plus emblématique est sans doute le groupe Up (anciennement Chèque Déjeuner), classé numéro 3 sur le marché mondial des fournisseurs de titres de services. Il emploie plus de 2000 salariés répartis sur 15 pays et génère 295 millions d’euros de chiffre d’affaire annuel. Du côté de l’industrie, on peut citer ACOME, premier groupe industriel français coopératif spécialisé dans la fabrication de câblage. Il compte 1435 salariés-coopérateurs qui dégagent chaque année plus de 400 millions d’euros de chiffre d’affaire. Le magasine économique mensuel Alternatives Economiques a également opté pour le modèle Scop, tout comme le Zoo d’Amnéville, troisième parc national animalier, ou encore la compagnie théâtrale Théâtre du Soleil.
Des initiatives similaires
S’il a aujourd’hui le vent en poupe, le modèle Scop n’est pourtant pas la seule forme d’entreprise à gouvernance démocratique. Les Scic (Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif) sont des sociétés dont le projet est reconnu d’utilité sociale pour un territoire ou un secteur d’activité. Elles partagent de fortes similarités avec les Scop, à quelques détails près. Elles sont détenues par différents acteurs dont aucun ne dispose de la majorité absolue : les salariés, les bénéficiaires (clients, usagers) et les contributeurs (bénévoles, collectivités, associations…). C’est ce qu’on appelle le multisociétariat. Quant aux bénéfices qu’elles génèrent, ils leur reviennent à hauteur de 57,5% minimum sous la forme de réserves impartageables. En France, on en compte à ce jour un peu plus de 400, un chiffre encore timide au regard des quelques milliers de Scop sur le territoire. La majorité des 15 opérateurs locaux de notre client Citiz, premier réseau d’autopartage coopératif français, a adopté ce statut. Il en est de même pour la société d’informatique liévinoise Cliss XXI.
Les CAE (Coopératives d’Activité et d’Emploi) regroupent des entrepreneurs tous domaines confondus qui ont fait le choix de s’associer au sein d’une même structure pour tester la viabilité de leur projet tout en bénéficiant de la sécurité du statut de salarié. Ces entreprises, qui ont pour forme juridique le statut Scop ou Scic, concernent à l’heure actuelle 5000 employés. La plus grande d’entre elles, Coopaname, se situe à Paris et concentre 750 personnes.
Avec la même ambition de faire disparaître la hiérarchie pyramidale, on trouve l’holacratie. Mis en place pour la première fois en 2001 par l’américain Brian Robertson dans sa société Ternary Software, ce système d’organisation entend supprimer la notion de management introduite par Frederick Taylor au début du XXème siècle. Pour cela, il fonctionne sur le principe de “cercles” auto-organisés qui correspondent aux différents pôles de l’entreprise et substitue les “rôles” aux intitulés de poste. À l’instar d’un corps humain, l’entreprise est donc envisagée comme une série de cellules indépendantes qui forment un tout. Ce modèle a déjà séduit le groupe Danone et le géant du bricolage Castorama qui l’expérimentent actuellement. À l’étranger, l’e-commercant Zappos, filiale d’Amazon implantée à Las Vegas, l’a mis en place depuis 2013. C’est également le cas de la SSII Suisse Liip.
Les-Tilleuls.coop, c’est une Scop détenue à 97% et à parts égales par les hommes et femmes qui y travaillent. Chaque salarié investit son temps, ses compétences et ses idées pour faire prospérer l’entreprise autour de valeurs communes de partage et de tolérance. Une équation qui fonctionne, puisque la coopérative a toujours été bénéficiaire depuis sa création en 2011 et est aujourd’hui forte d’une croissance à trois chiffres. Cette société, c’est vraiment la nôtre et nous en sommes fiers !
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