Le SymfonyLive Paris 2025 comme si vous y étiez - Jour 2

Après avoir dévoilé hier les talks de la journée du 27 mars, passons en revue les conférences données au SymfonyLive Paris 2025 lors du vendredi 28 mars. La majorité des slides peuvent être consultées sur ce dépôt GitHub.

Après un premier volet présenté lors de plusieurs conférences francophones, Laura Durieux a exposé la seconde partie de sa conférence sur l’histoire des femmes dans la tech, mettant en lumière leur rôle crucial dans le développement de l'informatique, un rôle souvent invisibilisé par les hommes.

Au départ, des femmes comme Nicole-Reine Lepaute, Maria Mitchell, et Ada Lovelace ont contribué à des avancées majeures, Ada étant considérée comme la mère de la science informatique. Les années 1940 à 1970 ont vu les femmes occuper des postes dans le développement informatique, souvent mal rémunérés, comme pendant la Seconde Guerre mondiale avec Grace Hopper, qui écrit un manuel de 521 pages sur le Harvard Mark I. Hedy Lamarr, actrice et inventrice, a contribué à des technologies de communication avancées. Cependant, avec l’émergence de l'informatique en tant que science et l’apparition du stéréotype masculin dominant dans les années 50, les femmes ont progressivement quitté le domaine, en partie à cause de la représentation biaisée dans les publicités des années 80, qui associaient les ordinateurs aux garçons. Le développement du NLP par Karen S. Jones et la reconnaissance de figures comme Joanna Rutkowska en cybersécurité sont d’autres exemples de contributions féminines majeures et pourtant méconnues. 

Aujourd’hui, des initiatives sont mises en place pour rétablir une représentation plus égalitaire des femmes dans l'informatique, ce qui est essentiel pour changer les perceptions et encourager plus de diversité dans ce secteur.

Grégoire Pineau est revenu sur Symfony Messenger, un système qui sépare l'envoi d'un message et son traitement via un handler. Ce système offre plusieurs avantages, comme la possibilité de logger, valider et stocker les messages pour un traitement ultérieur.

La gestion des messages dans la file d'attente est réalisée avec la commande messenger:consume <nom transport>. En production, en cas d'erreur, le transport peut se stopper, et il faut le relancer manuellement, bien que des outils comme systemd, Supervisord ou des PAAS permettent d'automatiser cette relance.

Enfin, Grégoire a évoqué l'utilisation du protocole Mercure pour donner un retour en temps réel à l'utilisateur sur l'avancement du processus. Il a également mentionné l'existence d'un polyfill SSE compatible avec Internet Explorer 5.5+.

Damien Alexandre a présenté l'évolution de l'utilisation d'HTML dans les applications modernes. HTML, initialement conçu pour des sites simples, n'est pas adapté aux applications dynamiques. Pour répondre à ce besoin, le concept de SPA (Single Page Application) a été créé : le backend envoie uniquement du JSON et le frontend, géré par JavaScript, prend en charge l'affichage.

HTMX, une librairie lancée en 2020 en réécrivant intercoolerjs (2013), enrichit HTML pour proposer des états d'application au sens de HATEOAS : le backend est responsable de l'état. HTMX est léger, pesant seulement 50 ko, et vise à rendre HTML plus performant et mieux adapté aux applications hypermédia.

Adrien Roches et Hubert Lenoir ont présenté Gotenberg, un générateur de PDF écrit en Go qui transforme du HTML/CSS en PDF. Contrairement aux outils PDF traditionnels comme wkhtmltopdf (plus maintenu), fpdf (basé sur un positionnement absolu) ou DomPDF (supporte partiellement HTML et CSS), Gotenberg offre un rendu fiable et fidèle du contenu dans le PDF.

Ce générateur utilise Chromium en interne, exploitant son système natif d'impression en PDF, et peut également générer des fichiers Word, OpenDocument et Excel. Un SDK officiel en PHP est disponible, et un bundle Symfony, SensioLabs\GotenbergBundle, facilite l'intégration de Gotenberg dans les projets Symfony.

Tugdual Saunier a abordé l’utilisation de Symfony Messenger, soulignant qu’il n'est pas réservé uniquement à l'asynchrone, mais peut également être utilisé de manière synchrone. 

Messenger permet de se découpler de HTTP, évitant l’accès direct à Request, tout en permettant d'ajouter des middlewares pour centraliser des logiques telles que l'audit, la gestion des statistiques ou la sécurité. De plus, il est possible d’exécuter un handler périodiquement grâce au composant Scheduler sans nécessiter de modifications supplémentaires.

Cependant, certaines limites existent : la migration peut être complexe si un système est déjà en place, et l’approche n’est pas idéale pour des logiques CRUD, comme celles utilisées par les générateurs d’admin.

Mathias Arlaud a présenté l’évolution d'API Platform entre 2020 et 2025. En 2020, l'utilisation des annotations, basées sur des commentaires et parsées par une librairie de Doctrine, était difficile à maintenir et peu lisible, notamment dans PHPStorm. Les ApiResource étaient souvent trop couplées aux entités, malgré les recommandations officielles, et la configuration des ressources devenait rapidement longue et illisible. L'utilisation des groupes était courante, mais non recommandée, et la gestion des sous-ressources était partielle en raison de la manière dont API Platform les conceptualisait.

En 2025, les attributs ont remplacé les annotations, permettant un meilleur découplage de Doctrine grâce à une classe dédiée à API Platform, reliée à l'entité par une stateOption. Il démontre comment refaire les providers et processors du cœur d’API Platform mais en utilisant un DTO comme ressource lié à une entité Doctrine. En plus des attributs qui ont simplifié la configuration des ressources et amélioré la lisibilité, Mathias démontre que le système de providers et processors est puissant et simplifie les cas d’usages en architecture hexagonale. Enfin, il suggère de ne plus utiliser les groupes au profit de classes de ressources qui décrivent la représentation du JSON de notre API, et ce suivant les Design Considerations d’API Platform. Enfin, il fait le lien avec le composant Object Mapper, qui selon lui simplifie le travail de mapping entre ressources et entités.

Symfony 7.3 est prévu pour mai, et les versions 7.4 LTS et 8.0 pour novembre. Voici les infos clés que Nicolas nous a partagées lors de sa conférence :

D'autres composants comme Webhook, Notifier, ErrorHandler et Cache ont également été enrichis avec de nouvelles options et fonctionnalités.

Cette édition spéciale des 20 ans de Symfony a été une véritable réussite ! En plus d’être une conférence de haut niveau, elle nous a permis de rencontrer en personne les contributeurs et contributrices avec qui nous échangeons quotidiennement, tout en participant à faire progresser l’écosystème.

Nous avons aussi été ravi·es de voir de nombreuses conférences mentionner notre framework API Platform, qui a définitivement trouvé sa place dans l’univers Symfony en dix ans. Des conférences ont également abordé l’Object Mapper, composant récemment intégré dans le framework et qui était l'objet de la conférence d'Antoine la veille. Enfin, plusieurs de nos coopérateurs continuent de contribuer activement aux dernières versions de Symfony, en plus de notre soutien financier au framework. Longue vie au framework !

Un immense bravo à l’équipe d'organisation du SymfonyLive Paris pour son accueil. Rendez-vous désormais à l'AFUP Day le 16 mai, et en septembre lors de l’API Platform Con !