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dotJS 2017 : ce qu'il fallait retenir

Publié le 04 décembre 2017

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Le dotJS 2017 était le premier auquel participaient Les-Tilleuls.coop et pour faire les choses correctement, nous avons envoyé une délégation de trois de nos développeurs Front. Sans vous spoiler, sachez juste qu'ils sont revenus avec la banane et une belle envie d'évangéliser encore plus sur leur langage de prédilection.

Tout d'abord, pour faire un point sur l'organisation, rien n'a été laissé au hasard : un accueil aux petits oignons, quelques goodies, de la nourriture pour tous (gluten free, vegan, viandards, ...) et des fontaines à eau un peu partout, tout est fait pour que chacun y trouve son compte. Guidés par un Christophe Porteneuve en forme, des conférenciers de haute volée vont alors défiler sur une scène immense, sans estrade, avec un public à quelques mètres. Parlons-en du lineup: Brendan Eich, Wes Bos, Adrian Holovaty, Sean Larkin, Tom Dale, Suz Hinton... (on pourrait tous les citer) du lourd, du lourd et du très lourd. Si la parité des speakers n'était pas tout à fait au rendez-vous, et que la gent féminine était beaucoup plus représentée dans les lightning talks que dans les présentations traditionnelles, un effort a été fait et il ouvre la voie à encore plus de progrès pour les prochaines éditions.
Les principaux thèmes abordés furent :

  • Les fonctions asynchrones avec async await. Apportées par l'ES2016, il s'agit principalement de sucre syntaxique sur les Promises et Wes Bos a transmis quelques solutions pour la gestion d'erreurs avec ces méthodes.
  • Le Serveur Side Rendering. De moins en moins utile pour le SEO, puisque les navigateurs comprennent de mieux en mieux le Javascript, le SSR est surtout bénéfique aux utilisateurs, il leur permet d'accéder aux pages plus rapidement et dans leur intégralité. Les différents grands frameworks du marché apportent chacun leur solution mais la tendance est à la simplification de cette technologie encore bien jeune.
  • L'accessibilité a également été à l'honneur puisque deux conférences y étaient consacrées. L'occasion de rappeler à tous de bonnes pratiques facilement applicables, de découvrir deux outils (axe-core et axe-coconut) et d'inspirer. Suz Hinton a notamment partagé son rêve de voir les ordinateurs inactifs être utilisés pour ne laisser personne de côté plutôt qu'à miner des Bitcoins... Ça fait réfléchir.
  • Les entrailles de Webpack ont été décortiquées par Sean Larkin et il a également évoqué le futur de l'outil. Vous pensiez avoir tout vu ? Détrompez-vous ! Le Javascript n'était qu'une étape, Webpack veut devenir un compilateur universel.
  • Les tests ont été légèrement évoqués mais il s'agissait plus d'une opération de com' pour QUnit plutôt qu'une évangélisation autour de l'importance des tests, même en Javascript... dommage.

Quelques conférences sont un peu sorties des clous.

À travers une démo de 20 minutes complètement folles, Feross Aboukhadijeh, nous a prouvé qu'ActiveX n'était pas mort et qu'il y avait encore des milliers de possibilités pour pourrir un navigateur avec quelques lignes de Javascript. Si vous voulez voir ce que subissent les malheureux qui le spamme, visitez ce site (nous ne pouvont être tenus pour responsables de ce qui arrivera à votre ordinateur ;)). Thomas Watson, quant à lui, nous a montré qu'avec une antenne hifi, deux librairies et une centaine de lignes de code, on pouvait écouter la position et les messages de tous les avions alentours. Un peu fou ? Oui. Inquiétant ? Complètement ! Surtout quand on sait qu'il en fallait à peine plus pour simuler la présence d'un avion ou envoyer de faux messages.

Comme vous aurez pu le remarquer les frameworks n'ont pas été évoqués ou vraiment très peu. Seul Adrian Holovaty a tenu à en parler... mais c'était pour dire que bien souvent, ils n'étaient pas nécessaires et que l'utilisation de bons patterns pouvait s'avérer tout aussi efficace. Si son point de vue est discutable, c'était rafraîchissant d'entendre au moins une voix discordante sur le sujet. Et pourtant...

... L'absence totale de conférences sur les gros frameworks du moment a interpellé nos Tilleuls. Quid des nouveautés de React, d'Angular et de Vue ? La volonté est peut-être de recentrer dotJS vers l'écosystème Javascript pour laisser les conférences dédiées à chaque framework, parler de leurs nouveautés. Notre petite équipe a cependant été frappée par le manque de cas concrets et la technicité relativement moyenne des conférences... surtout quand on voit la qualité du lineup.

Quand on se rend compte de la difficulté qu'éprouve la communauté à absorber des sujets tels que l'accessibilité, les tests, le Server Side Rendering et des technologies aussi puissantes que récentes telles que Webpack, on peut se demander si la communauté Javascript est assez mature pour autant de changements, autant de nouveautés, autant de révolutions. C'est le procès qui est régulièrement fait à l'éco-système Javascript mais au final, le choix apaisant de dotJS de ralentir un peu la cadence et de ne pas s'inscrire uniquement dans la nouveauté et la dernière librairie à la mode est sans doute une bonne chose pour une grande majorité des développeurs. Les autres peuvent librement continuer leur course effreinée vers le modernisme et tracer la voie des bonnes pratiques de demain. Les développeurs des Tilleuls essaient de marier ces deux mondes. Rester à l'écoute et être porteurs d'idées nouvelles tout en gardant la tête froide et en prenant le recul nécessaire pour participer à l'évangélisation de méthodes éprouvées, sûres et robustes.

Merci aux organisateurs de dotJS pour cette belle journée, nous reviendrons avec grand plaisir.

Grégory Copin

Grégory Copin

Technical director

Mots-clésconférence, dotjs, JavaScript

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