SEO : Google annonce le Mobilegeddon 2
Publié le 25 mars 2016
Le 21 avril 2015, Google mettait à jour son algorithme en y ajoutant un nouveau critère pour le classement des sites web sur mobile : la compatibilité mobile. Surnommé « le Mobilegeddon » par les internautes dès son annonce quelques mois plus tôt, ce changement avait semé la panique chez les webmasters du globe qui redoutaient une véritable « apocalypse mobile ». Près d’un an plus tard, la firme de Mountain View poursuit sa croisade. Sur son blog, elle a annoncé le 16 mars dernier une nouvelle mise à jour de son algorithme pour les recherches effectuées depuis un mobile. Prévu pour mai prochain, le « Mobilegeddon 2 » devrait pénaliser davantage les sites qui n’ont pas encore sauté le pas du mobile-friendly. Alors, à quoi s’attendre ?
Mobilegeddon 1 : quels impacts ?
Avant même le lancement du premier Mobilegeddon, Google promettait une mise à jour bien plus impactante que Panda - conçu pour sanctionner les sites aux contenus de mauvaise qualité - et Penguin - destiné à traquer le référencement abusif. Lors de son premier déploiement en 2011, Panda avait affecté 11,8 % des requêtes et ce, rien qu’aux Etats-Unis. Le filtre Penguin avait quant à lui impacté 3,1 % des mots-clés à son lancement en 2012. Mais face à ces deux bouleversements majeurs, le premier Mobilegeddon n’a pas eu l’effet dévastateur attendu.
Le média anglophone Search Engine Land, spécialisé dans le référencement, ne mâche pas ses mots pour le dire : « Cette mise à jour de l’algorithme a été moins intéressante qu’un replay du match de boxe entre Mayweather et Pacquiao [annoncé comme le combat du siècle mais incroyablement ennuyeux, NDLR] ou que la sortie d’un autre best of de Queen. [...] Nous soupçonnons le Mobilegeddon d’être un canular manigancé par une bande de développeurs WordPress sans emploi. » Dans le même article daté de mai 2015, Search Engine Land analyse l’impact du Mobilegeddon sur le classement de 69 cabinets juridiques de Seattle, dont 12 non optimisés pour la navigation mobile, dans les résultats de recherche mobile. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Entre le groupe des sites mobile-friendly et les autres, l’étude révèle une variation de 2 %... en faveur des sites non compatibles mobile !
En prédisant un changement qui aurait, selon ses propres mots, un « impact significatif » sur les résultats de recherche mobile, la firme de Mountain View s’est donc quelque peu emballée. Drama queen much? Sur ce point, certains y vont de leur propre analyse. D’après Marketing Land, Google aurait volontairement joué avec les nerfs des référenceurs pour servir son propre intérêt. À l’heure où de plus en plus de mobinautes désertent le moteur de recherche pour les applications mobiles, le géant du web aurait cherché à sauver sa couronne en accélérant la transition des sites internet vers le mobile-friendly.
Quoi qu’il en soit, pari réussi ! Smashing Magazine rapporte ainsi que 11 mois après son entrée en vigueur, le premier Mobilegeddon a provoqué une hausse de 25 % des sites adaptés pour le mobile. 85 % d’entre eux ont choisi le Responsive Design (l’affichage s’adapte automatiquement à la taille de l’écran), modèle par ailleurs recommandé par Google. 11 % ont quant à eux préféré le Dynamic Serving (une version différente du code HTML est générée pour chaque type d’appareil mais l’URL demeure la même). Les 4 % restants ont créé une URL distincte pour leur version mobile. Du côté des sites e-commerce, ils sont désormais 71 % à être mobile-friendly, contre 58 % au moment de la mise à jour.
Mobilegeddon 2 : à quoi s’attendre ?
Après avoir provoqué avec succès une véritable ruée vers le mobile-friendly, Google n’allait pas s’arrêter en si bon chemin. Pour contraindre les derniers récalcitrants, la firme a préparé une nouvelle mise à jour, annoncée officiellement sur son blog. À partir du mois de mai, les sites non optimisés pour la navigation mobile - car, oui, ils existent encore - devraient donc voir leur position dans les résultats de recherche mobile chuter… pour de bon, cette fois. Google précise toutefois que les pages fournissant un contenu pertinent et de qualité pourraient éventuellement conserver leur classement, même si elles ne sont pas mobile-friendly. Les sites d’ores et déjà compatibles mobile n’ont bien entendu pas de souci à se faire.
Mobile-friendly : mode d’emploi
Pour les autres, Google fournit un ensemble de guidelines à respecter afin d’obtenir le précieux label (à noter qu’il s’applique aux pages individuelles) :
- Utiliser une police d’écriture suffisamment lisible pour que l’utilisateur n’ait pas à zoomer sur la page ;
- Espacer les liens et les boutons pour éviter les mauvais clics ;
- Adapter le contenu à la taille de l’écran de sorte à ne pas avoir à zoomer ou scroller horizontalement ;
- Éviter les contenus non lisibles (comme les animations Flash) ;
- Ne pas utiliser des interstitiels de téléchargement d’applications qui cachent une grande partie du contenu, un critère en vigueur depuis novembre dernier.
Il propose également un site entièrement consacré au mobile-friendly avec des conseils accessibles aux débutants comme aux plus initiés : erreurs fréquentes, bonnes pratiques SEO… En cas de doute sur la compatibilité mobile d’un site, un test peut être effectué en ligne à tout moment. Il précisera les points d’amélioration le cas échéant.
Cet été, les recherches Google sur mobile ont officiellement dépassé les recherches sur PC. Avec cette évolution des pratiques de navigation, l’adoption d’une stratégie mobile-friendly, voire mobile-first, s’avère plus que jamais salutaire… Mobilegeddon ou non !