Conférence Next.js, Vercel voit les choses en grand
Publié le 28 octobre 2020
Quand Vercel a annoncé sa première conférence dédiée intégralement à Next.js et bien que j'aime vraiment leurs produits, j'étais légèrement perplexe sur le fait que le sujet pourrait remplir plusieurs heures. Loin de m'arrêter à mes a priori, je me suis précipité pour prendre mon billet gratuit. Dans les jours suivants, les annonces pleuvaient : l'ouverture d'un énorme discord, jusqu'à 4 conférences en simultané... J'ai commencé à réaliser que je m'étais trompé et qu'ils avaient prévu quelque chose de costaud.
Just got my free ticket to #nextjsconf, grab yours! Let’s build a better web with #nextjs: https://t.co/HIMEaMa9A0 via @vercel
— Grégory Copin #OnEstLaTech (@gregcop1) October 19, 2020
Pour sa première édition, la conférence dédiée à Next.js a rassemblé jusqu'à 35 000 spectateurs simultanés et à part de miniscules bugs par endroit, difficile de dire que ça n'a pas été une immense réussite. D'un point de vue organisationnel, discord rassemblait tous les échanges autour des conférences, des sponsors, des offres d'emploi et de la communauté en général, car c'était la première "révélation". Cet espace restera ouvert et deviendra le lieu d'échange numéro 1 pour parler de Next.js. Le site, quant à lui changeait quelque peu d'apparence pour ouvrir de nouvelles rubriques dédiées à chacune des tracks, un espace réservé à la présentation de chaque partenaire et une liste d'offres d'emploi (le tout interconnecté avec Discord). Au fur et à mesure du déroulement de la keynote d'ouverture, de nouvelles rubriques apparaissaient sur le site de Next et sur leur repos pour décrire leurs nouveaux produits. Il est assez amusant de constater que dans le même mois, React est passé en version 17.0 (sans réel changement) et que dans le même temps Vercel publiait la version 10.0 de Next avec pléthore d'annonces.
Outre un allégement substantiel du code, cette nouvelle version arrive avec son lot de surprises. Elle embarque des composants dédiés à l'optimisation d'image et promet depuis n'importe quel format source de fournir l'image adaptée au besoin du client (taille d'écran, bande passante, ...). L'internationalisation est également un problème récurrent lorsqu'on travaille avec Next. Longtemps, nous avons pu compter sur des solutions telles que next-i18n, mais l'affaire semble aujourd'hui entendue (ou la question vite répondue, c'est selon) dans la mesure où Next embarque désormais nativement des outils de traduction et de routing. Sans doute par peur de ne pas en faire assez, une liste de solutions dédiées à l'analyse continue des performances de vos sites est embarquée dans la version 10. Peut-être voyez-vous des liens se tisser entre toutes ces annonces et vous avez raison, car Vercel cache encore une carte dans son jeu : Next.js Commerce. En se basant sur la solution d'eshop headless BigCommerce, Vercel a sorti un kit de démarrage de site e-commerce clé en main, prêt pour le SEO, traduisible, thématisable, optimisé pour le mobile et avec une suite de hooks qui faciliteront la vie aux développeurs React. Cette annonce pourrait paraître trop belle pour être vraie, mais quand on connaît le soin que Vercel apporte à ses créations, on vient peut-être d'assister à la naissance d'un produit vraiment intéressant.
Le confinement nous offre parfois des décors de conférence assez cocasses.
Dans l'ensemble et si vous aimez que la tech ne parle que de tech, vous trouverez les conférences intéressantes. À mon goût, trop de conférenciers étaient venus pour vendre leur produit (même si certains étaient intéressants : BigCommerce, Storyblok, Sanity, ...), il manquait de sujets dédiés aux enjeux sociaux, environnementaux voire politiques, mais peut-être chercheront-ils un meilleur équilibre dans les années à venir... ou pas. Deux conférences ont particulièrement attiré mon attention, sans que le contenu ne soit révolutionnaire, elles ont su se détacher des autres. Celle de Cassidy Williams, déjà parce que c'est la première fois que je vois une conférencière en pyjama licorne, mais surtout parce qu'elle a réussi à créer un lien avec un public pourtant distant au travers de ses histoires interactives, loufoques et "angoissantes". Sean C Davis, quant à lui, s'est approprié le format et a su tirer partie de l'enregistrement des conférences à l'avance. Montage vidéo, storytelling, cut, il a pioché dans les codes des youtubers (de façon moins professionnelle bien sûr) pour créer ce qui pourrait bien être un nouveau genre de talk à l'avenir... En tout cas, ça m'a donné envie de pousser plus loin ce concept et de m'amuser avec le format.
C'était ma première conférence confiné et je dois dire que j'ai été enchanté. Pas besoin de faire la queue pour des petits fours tièdes, de s'entasser à l'entrée d'une salle pour finalement s'asseoir par terre ou d'être collé à d'autres développeurs dans des pièces mal aérées. Bien sûr que ça manque de ne pas voir les copains et de ne pas pouvoir échanger comme on le fait habituellement, mais l'organisation de Vercel a été telle, tout était tellement fluide et léché que je n'ai pas eu l'impression d'assister à une adaptation de format dûe aux conditions sanitaires, mais peut-être à l'émergence de ce que pourraient être les rassemblements de la tech à l'avenir.